Category Writings

L’édition est un monde cruel

J’ai passé deux ans à écrire mon deuxième roman, « La Fortune est volatile ». Le premier, « Les raccourcis saisissants » n’a jamais été publié et le troisième est quelque part arrêté à sa moitié, non que l’inspiration me manquât. C’est le temps qui me manque.

Making of – Genesis

In the middle of 2008, I was stuck in writing a thriller kind of novel, which working title could read, in English, as « General audiences » (« Divertissement familial » is the current title in French).  I had already finished the first draft and I was struggling with the second one. I liked the story and the characters a lot, but for some reasons, I felt I had been on the task for too long. Finding time for writing being my main challenge in the course of my professional life, I wasn’t progressing as much as I should have.

Impair d’exclamation

Les points d’exclamation vont en solo ou en tierce. Jamais en paire, vous avez remarqué ? Wikipedia peut bien nous en expliquer l’origine et faire le malin en citant Fitzgerald, il faut se rabattre sur le forum des fans du point d’exclamation pour trouver un article qui n’existe plus mais dont le propos péremptoire affirme que les ! ne sauraient aller par deux.

Taz express.

Taz express.
A Strasbourg, pas loin du Pérestroïka, Krikor l’arménien a des taz terribles, des acides raffinés à l’Ecole Supérieure de Chimie d’Alsace. Des projets de fin d’étude de thésards motivés, des exercices de TD, peut-être. Des buvards ou des cachetons dosés à la perfection, tu demandes l’effet et tu indiques le temps dont tu dispose. Krikor prescrit. Panacée de la distraction chimique contemporaine. Les deux filles sirotent un dernier Gin Tonic. La stagiaire a vint ans, la petite un peu plus. Je dis : “45 minutes.” Je dis : “Cool, sensuel, timides.” Krikor me demande combien. Echangeons billets de cinquante euros contre trois carrés de papier buvard.
Nous choisissons d’aller dans la résidence hôtel de la stagiaire. Il n’y a pas de réceptionniste. La chambre a le mérite d’être grande, pour le reste, c’est moche. Une semaine par mois, à Strasbourg, les locaux loueraient la plage arrière de leurs bagnoles qu’ils trouveraient preneurs. Il y a une pénurie organisée de lits hôteliers. Le laptop de la petite a des enceintes potables. La fonte des buvards sous nos langues inaugure la zone autonome temporaire dans laquelle nous nous affranchissons des convenances diurnes, des relations présentes et pérennes. Nous sommes en nage. Nous tétons la bouteille d’eau minérale. Les vêtements tombent, les peaux s’attirent, se touchent, se collent. Nos langues se trouvent, des doigts se perdent, succion, passion, position. Passion.
Il n’y a plus de collègues ni de rapport hiérarchique. Il y a trois corps animés, chimiquement désinhibés, consciemment désirant.
Je garde juste assez d’esprit pour constater que, oui, elle a des seins magnifiques, la petite. La stagiaire ne peut rivaliser, malgré ses printemps de moins. Elle préfère alors s’abandonner, et de nos échanges se faire le jouet.
Moins d’une heure car il est déjà tard. Il y aura réunion et comptes-rendus, messages électroniques et demandes de rendez-vous, cases à cocher et toutes ces conneries d’interdépendance laborieuse. Je raccompagne la petite. On blague comme à l’accoutumé. Nous quittons la zone d’autonomie temporaire en entrant chacun dans nos ascenseurs, dans nos hôtels respectifs, à des centaines de mètres l’un de l’autre, à des années de lumière de nos semblables pour encore quelques heures.

A Strasbourg, pas loin du Pérestroïka, Krikor l’arménien a des taz terribles, des acides raffinés à l’Ecole Supérieure de Chimie d’Alsace. Des projets de fin d’étude de thésards motivés, des exercices de TD, peut-être. Des buvards ou des cachetons dosés à la perfection, tu demandes l’effet et tu indiques le temps dont tu dispose. Krikor prescrit. Panacée de la distraction chimique contemporaine. Les deux filles sirotent un dernier Gin Tonic. La stagiaire a vingt ans, la petite un peu plus. Je dis : “45 minutes.” Je dis : “Cool, sensuel, timides.” Krikor me demande combien. Echangeons billets de cinquante euros contre trois carrés de papier buvard.

L’achat (III) (et on en restera là).

Je cherchais donc des informations sur l’usage des carafes filtrantes. Parmi les liens proposés : Doctossimo. Oh merde. Je sais que vous pensez comme moi. On n’est pas censé cliquer sur un lien menant vers Doctossimo. Ça fait partie des règles qu’on inculque aux débutants sur Internet : ne jamais donner votre véritable nom, ne jamais donner votre numéro de carte bleue, ne jamais cliquer sur un lien vers Doctossimo. Doctossimo ne propose que deux catégories d’information : ses forums sur les manifestations les plus étonnantes et bizarres des pratiques reproductrices humaines et ses articles de fond sur l’ensemble des maladies que l’on peut attraper à chaque coin de rue sans le savoir et dont on meurt dans des souffrances atroces, le tout illustré avec un goût de médecin légiste très sûr. Alors, “carafe filtrante” chez Doctossimo: p0rn ou pathologie ?

L'apprentissage

Je commence l’apprentissage d’une nouvelle langue vivante, à raison de quatre heures de cours par jour et deux heures de devoir par soir.

L'achat (II)

Je n’avais pas consulté l’internet avant de procéder à l’acquisition de cette carafe filtrante, ce qui ne me ressemblait pas et me plaçait dans un inconfort certain.

Certes, mes collègues m’avaient chaudement recommandé la marque et le modèle. Mais depuis quand écoutons-nous des connaissances et leurs conseils au détriment des parfaits inconnus rencontrés sur le Net ? C’est le vingt-et-unième siècle ou quoi ?

Petit-déjeuner dans les hôtels de passage

Et contre le mur, machin fait le malin.

Et contre le mur, machin fait le malin.

Dans les hôtels de passage, où l’on ne fait que dormir entre deux réunions, deux séminaires, deux projections powerpoint, les petits-déjeuners sont, en général, proposés sous la forme d’un buffet. Au réveil, de mauvaise humeur comme il se doit, nous redevenons des chasseurs-cueilleurs regroupant leur subsistance, la collectant de différentes sources. Des regards intimidants, quelques grognements si une source de nourriture se tarit trop vite. Il n’y a plus de jus d’orange ? Est-ce qu’il reste des croissants ? La tension monte vite, l’heure n’est pas encore à la courtoisie, le vernis culturel qui nous permet de survivre en société n’a pas exactement séché.

Nos ancêtres se réveillaient heureux d’avoir une survécu une nuit de plus. Les chasseurs-cueilleurs du salon “Oasis” sont de mauvaise humeur, quoi qu’il advienne. Se réveiller, c’est vivre pour souffrir, travailler, se torturer en réunion. A se demander pour quelles raisons notre espèce a traversé les âges. Du paléolithique au blackberrythique.

L’achat (I)

Je suis enchanté par mon achat de cette semaine. Il transforme notre quotidien, profite à notre santé et nous donne, pour ainsi dire, le sentiment de vivre à nouveau dans un pays civilisé. Ou peu s’en faut.