Les puristes hurlent pour le retour aux écrans mat. Je n’ai pas d’avis sur la question. Je réserve les avis aux sujets importants, comme le choix de l’adjectif qualificatif approprié pour décrire la courbe des seins de ma jeune voisine de fauteuil dans ce train à très grande vitesse.

Certes, on se voit un peu dedans...
Ce que je peux en dire, cependant, de cet écran, c’est dénoncer son caractère hautement onaniste pour tout écrivain ou littérateur en herbe. Je vois mon texte et, simultanément, d’une manière auto-érotique, je vois mes doigts danser sur le clavier, frapper ce texte que je pense, tape et regarde s’inscrire. Le littérateur est en boucle avec lui-même, en cercle érogène vicieux qu’il peut maintenir aussi longtemps qu’il le désire. Procrastinateur, évidemment, donc branleur qui perd son temps plutôt que de poursuivre l’édification de l’oeuvre littéraire majeur du siècle.
Et dans cet écran, quand je ne lis pas le texte qui s’affiche et que je ne regarde pas mes doigts taper le texte qui s’affiche, je regarde discrètement les seins de ma voisine qui s’affichent.
Et je peux vous dire que leur courbe est émouvante.